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Note d'intention
"De quoi Castries est-il le nom"

Proposition en réponse à un appel à candidature pour une résidence artistique organisé par le centre d'art ALDEBARAN à Castrie

thème imposé - Thème en lien avec le territoire

http://www.aldebaran.com/

 

 

Des frontières existent de toutes parts, limites physiques d’un relief ou d’un cours d’eau, limites administratives qui découpent le territoire en entités plus ou moins autonomes, limites culturelles qui s’articulent à plusieurs niveaux.

Des frontières se construisent, d’autres tombent en ruine, certaines sont visibles d’autres beaucoup plus subtiles. Autant symboles de pouvoir que moyens de discrimination pour faire cohésion, les frontières questionnent notre rapport identitaire et notre besoin d’adosser nos valeurs éphémères aux roches abruptes et aux rives infranchissables, à la pérenne rugosité des pierres assemblées.

L’histoire nous rappelle que même de pierre une frontière est friable, que l’humanité s’est réalisée par la mobilité et l’échange et que rien n’est étanche à la force du désir.

Castries fait partie de ces villes frontières, de ces lieux « fermés-ouverts » ni tout à fait urbain ni complètement rural, ni tout à fait mer, campagne ou montagne, plus vraiment le Languedoc et pas encore la Provence. Castries est de ces lieux où des liens s’entrecroisent et se tissent, de ces lieux où des mondes différents cohabitent.

Je vous propose d’intervenir pour questionner la notion de frontières et de limites, où est-ce que Castries commence, où est ce qu’elle se termine, est-ce à tel panneau indicateur ? Telle rupture de type d’activité ou de type d’urbanisme ? Ou bien à telle limite perceptive ?

Mon intervention se concentrera sur les limites extrêmes de la commune. Il y sera question d’en tracer les contours par un jeu de double lecture : une lecture diurne, la plus objective possible, à la limite du relevé topographique, et une lecture nocturne, plus subjective et poétique qui donnera une vue à la limite du visible. Les horizons différents qui résultent de ces deux visions d’un même lieu en disent long sur le sens que nous donnons à la notion des limites ; ils nous disent le rôle de la perception visuelle et l’implication du corps dans notre perception de l’espace, le rôle éminemment structurant de la culture et sa capacité à nous imposer des limites qui échappent au regard.

Ce travail pourra être exposé soit sous la forme traditionnelle d’accrochage photographique, soit sous la forme d’une installation interactive, complétant cet accrochage par l’accès à une base de données où il suffira de pointer un lieu sur un outil de type google earth pour que l’image apparaisse. L’association de ces deux modes d’exposition proposés permettra de mettre en avant le basculement qui s’opère entre géographie et paysage, entre une carte interactive et la photographie d’un paysage qui renvoie à un traitement « classique ». 

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