Jean-Philippe Astolfi
Photographies
Des idées
« Rien n’est plus douloureux, plus angoissant, qu’une pensée qui s’échappe à elle-même, des idées qui fuient, qui disparaissent à peine ébauchées, déjà rongées par l’oubli ou précipitées dans d’autres que nous ne maîtrisons pas davantage. (…) C’est l’instant dont nous ne savons s’il est trop long ou trop court pour le temps. Nous recevons des coups de fouet qui claquent comme des artères. Nous perdons sans cesse nos idées ».
Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?
« Le trop est le régime de l’imaginaire ».
Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux
Ligne de désir
Il y a les parcours imposés, les espaces qui contraignent et les chemins détournés. Le corps dans la cité est souvent soumis au dictat des urbanistes et des paysagistes. Mais il se rebelle, cherche d’autres marques, d’autres trajectoires.
Rechercher dans les paysages urbains en cours de mutation, les traces de ces itinéraires déviants.
Photographies d’éléments de paysages collectés dans plusieurs villages environnants et regroupés comme faisant partie d’un seul et même village. L’église, le lavoir, la place du village, autant d’éléments qui constituent l’identité visuelle d’un village type d’une région.
Le village
CCTP
Cahier des Clauses Techniques Particulières
Photographies de paysage associées à un texte décrivant le paysage de la manière la plus exhaustive possible, descriptive, avec le langage d’un acte notarié.
Porté par le vent
Photographies de zones ventées (massif de Crussol, mont Aigoual...) traces laissées par le vent sur le paysage. Identifier sur une carte le tracé des vents dominants dans ces zones extrêmement ventées. Sur le terrain suivre le parcours des vents, se laisser porter par eux à la recherche des anémomorphoses.
Proposition en réponse à un appel à candidature pour une résidence artistique au CAMAC à Marnay sur Seine
Pas de thème imposé - pour mémoire le Camac se trouve à l'intérieur de la zone de replis de la centrale nucléaire de Nogent sur Seine.
Les plans de prévention des risques naturels ou technologiques représentent sous forme symbolique les périmètres de risques dans lesquels les constructions, ainsi que les modes de vie sont réglementés en fonction des risques potentiels.
Transposés sur le terrain, ces données et ces plans se révèlent souvent pour les habitants qui vivent dans ces zones, d’une totale abstraction. Comment en effet imaginer un risque potentiel là où plusieurs générations ont vécu sans se soucier de la dangerosité des lieux, comment ressentir ce danger sans réels indices de sa présence ?
Mon travail photographique ne s’inscrit pas dans un registre documentaire engagé, il se veut seulement porteur d’un contenu dialectique à même d’engager une réflexion sur la nature de ce qu’est une limite et la manière dont l’espace se définit à partir de cette limite.
C’est autour de cette thématique, celle de la définition des périmètres de dangerosité que je vous propose de travailler, j’ai déjà eu l’occasion de faire plusieurs repérages sur des sites classés et il me semble qu’il y a là matière à questionner la culture du risque au regard de ce que pourrait être une culture de la prévention mais également pour moi matière à questionner la place de l’artiste dans la société et plus spécifiquement le rôle social que peut jouer la photographie documentaire.
S’inspirer des « Rêveries du promeneur solitaire » de J. J. Rousseaux en parcourir les lieux et les thèmes en suivant le même plan. Le parcours imposé n’est plus uniquement un topo mais un logo.
Parcours contraint
Dé-monstration
Photographier des lieux d’exposition, galeries, musées, salles d’exposition dans l’entre-deux des accrochages, lorsqu’elles sont vides, les murs blancs. Des espaces rendus à leur vie de murs enfin libérés, ils respirent libérés de l'insupportable poids des images, retournent à leur matérialité brute.
Culture du risque
Traçabilité
Photographier un jeune taurillon charolais de sa naissance à sa mort en le suivant dans ses différents lieux de vie. Certains jeunes taureaux nés dans le charolais sont destiné à la reproduction et vendus lors de ventes aux enchères. Les acquéreurs sont bien souvent des éleveurs éloignés de la région, certains viennent de l’extrême européen pour enrichir leur cheptel. De son lieu de naissance, les paysages dans lesquels il s’ébroue pour la première fois aux lieux de reproduction de ses futurs éleveurs, identifier ce qui dans le paysage fait continuité.
Des piétons attendent, sur le trottoir d'en face que le feu passe au vert pour eux. Ils sont figés dans leur élan. les photographier dans ce temps suspendu
Des photographies qui intègrent des indications de distance, d’orientation, à la manière des visuels de la réalité augmentée.
Une photographie de paysage découpés en morceaux et traités comme des copeaux, empilés sommairement pour constituer un paysage abstrait aux assemblages improbables.
Tracer sur une carte de France une réplique à échelle 1/10ème les contours de la France. Même centre et mêmes axes. Faire un relevé photographique des nouvelles frontières.
Lieu du récit -Récit du lieu
Projet : « Lieu du récit - Récit du lieu »
Rares sont les récits qui se déploient hors de tout espace, la plupart s’ancrent dans un lieu, une toponymie réelle ou imaginaire qui donne au déroulement de l’action une inscription spatiale. Ce territoire du récit peut jouer le rôle de simple décor, définir un cadre. Il peut également donner une connotation, une couleur, une ambiance, voir dans certains cas devenir personnage et parfois même, le sujet principal du récit.
La Lisboa de Pessoa n’est pas seulement lieu à décrire, elle est le déclencheur des émotions exprimées, le lieu ici n’est pas seulement localisation du récit ou sujet a explorer, il en est la matrice.
Certains toponymes ont enrichi la littérature au point qu’il est difficile de dissocier l’action et les personnages du lieu auquel ils sont unis.
Le toponyme peut également se glisser dans le texte, comme « micro-récit », une ponctuation riche d’évocations à même de donner une tonalité, une direction au texte.
Identifier des textes dans lesquelles le toponyme joue un rôle, se rendre sur place pour le photographier le lieu en question, associer texte et image pour jouer de cette évocation.
Suivre la limite communale entre La Croix (2ème ville la plus riche de France) et Roubaix (ville la plus pauvre de France) qui lui est mitoyenne.
Rendre compte de ce qui s'y joue.
Symbiose
Bout about
Identifier et photographier des lieux dont la toponymie renvoi à la notion de frontière ou de limite
Les lumières de la campagne
De nombreux villages et hameaux ne sont éclairés que par un unique lampadaire. Souvent vacillant telle la dernière lueur d’un incendie presque éteint. Les lumières de la ville plus ou moins proche semblent avoir captée toute l’énergie, seul ces quelques points lumineux éparses rappellent qu’ici subsiste une forme de vie
Des photographies prises en direction de La Mecque dans des bâtiments religieux de la chrétienté.
Projet qui peut se décliner dans d'autres lieux symboliques
La Mecque
Au loin… Une échelle, posée contre un arbre, un mur, celui d’une grange ou mur de clôture… mais au loin. Comme un point de fuite, une échappée.
Si possible au premier plan une succession d’éléments qui conduisent à cette échelle, chacun comme un échelon à gravir conduit le regard ou il peut s’échapper.
Échappée
Des photos de paysages, d’entrées de ville où sont présents de nombreux panneaux de publicité de petits formats, plantés sauvagement. Les textes publicitaires ont été remplacés par des photographies, des portraits en noir et blanc de visages anonymes.
A vendre
A la ville
Chambres avec vues
Des photographies prises depuis des chambres d’hôtel qui ont une vue exceptionnelle sur la ville
Les mots de la géographie
Photographies prises pour illustrer chaque mot d'un glossaire de géographie physique
Micronation
Réaliser un inventaire des paysages de la république du Saugeais
Suivre un groupe de touristes dans Cluny, photographier ce qu’ils photographient ou ce qu’ils regardent avec attention.
Tourisme à Cluny
Extension du domaine de la vigne
Identifier sur une carte les limites d’exploitation de la vigne, limites qui avec le réchauffement climatique vont évoluer. Photographier les vignobles qui dans des lieux les plus au nord de l'Europe rappellent l’inexorable invasion de cette plante méditerranéenne.
Des amoureux enlacés, un couple qui pique-nique, un clochard qui dors, un couple de personnes âgées et ses petits enfants qui tournent autour, un joggeur qui reprend son souffle, un groupe de jeunes assis sur le dossier avec les pieds sur l’assise, une personne âgée qui donne à manger à des pigeons, un cadre et son ordinateur portable, deux copines cotes à cotes chacune en train d’envoyer des sms, un joggeur qui utilise le banc pour faire des mouvements d’élongation,…
Des photographies prises de manière frontales, à hauteur de bancs, à la même distance.
Bancs publics - vies privées
Des modèles nus éclairés avec des projecteurs de cadrage, lumière qui découpe et tranche dans la chaire.
Des villages, des lieux-dits qui portent des noms de grandes villes.
Fenêtres
sur cour
Un lieu emblématique (la place Bellecour à Lyon) photographiée depuis les fenêtres des appartements situés en périphérie.
Je suis comme un saumon amnésique
Suivre le parcours d’un saumon de la pleine mer à la source. Remonter la Loire, l’Allier et la Desges jusqu’à sa source. Tel un saumon qui rentre à la maison pour y vivre ses derniers jours.
Des villages exposition pour des constructeurs de maisons individuelles, le décor anonyme, sans vie.
Une vie de rêve
Le LHC, grand collisionneur d’environ 26 km de circonférences trouve à quelques dizaines de mètres sous la surface du sol dans la banlieue de Genève. Le CERN souhaite construire un nouveau collisionneur de 100km de circonférence. Photographier ce qui se passe à la surface, dans le paysage, à la surface des choses.
Au cœur de la matière
Photographie de la commune la plus étendue de France, de la moins étendue, de la commune la moins peuplée, de la plus peuplée, de la plus riche...
Les plus et les moins
Des détails de corps humains dans des poses du quotidien (bras et mains tendues qui tiennent la poignée haute d’un bus), des gestes habituels mais dans des postures qui sorties du contexte paraissent étranges.
Gymnastique obscène
Des paysages urbains aux ombres totalement noires, seules sont visibles les parties éclairées.
Des nus allongés telles des gisants, sur l'autel de chapelles abandonnées.
Les vestiges d'un repas, natures mortes disposées sur l’autel de chapelles abandonnées.
Un travail d'inventaire pour un petit musée privé, sous la forme d'un cabinet de curiosités
Suivre un troupeau lors d'une transhumance, photographies réalisées à hauteur d'animal.
Des photographies prises en donnant l’impression d’être caché, d’être à l’affut, en angle de mur… Un regard animal.
Des portraits d’anonymes, en noir et blanc sur lesquels les signes distinctifs, yeux, nez et bouche ont été remplacés par mes yeux, mon nez et ma bouche.
Altérité altérée
Un hamac en mailles larges, blanc, il est accroché de part et d’autre de l’image, comme fixé au cadre.
Dedans un modèle féminin à la peau très noire, un modèle replet pour que les mailles s’impriment dans sa chaire.
Jouer avec de fausses ombres, sur les visages, les corps et les objets, les éclairer en opposition pour créer une sorte de rond de bosse
Une nature morte constituée uniquement d’objets noirs sur un fond noir, très faiblement éclairé
Elles sont nues, et utilisent le cadre de la photo pour prendre appui jusqu’à s’en extraire
Des façades de maisons d'anonymes, avec en légende le nom et l’adresse du propriétaire
Des crochets de boucher en haut de l’image, qui semblent suspendus au cadre, des pièces de vêtements y sont accrochés, comme des pièces de viande.
Dessous, nu, un modèle est allongé et regarde le spectateur
Desceller dans l’image, l’écriture cachée, les traces d’une écriture sous-jacente, indéchiffrable est pourtant bien là, dans l’enchevêtrement des lignes que font les fractuosités de la roche, les formes dominantes d’un paysages, les glyphes intraduisibles de la nature. Présenter la photographie associée aux dessins du tracé qu’elles contiennent.
Un travail photo sur ces lieux qui se trouvent aux extrémités de la France.
Photographies des villes française qui ne font pas rêver en cherchant ce qui persiste de cette mauvaise réputation.
Mulhouse, Vesoul, Guéret, Cholet, Vierzon, Cergy, Saint-Nazaire, la vallée de la Fensch, Verdun, Maubeuge, Châtel-Guyon et Draguignan, Vichy…
Destinations improbables
Sur le principe la vie mode d'emploi de G.Perrec, un état des lieux, pièce par pièce, des objets et des habitants d'un immeuble bourgeois.
Une série de photos sur un déménagement, les déménageurs, les cartons, l'empilement dans le camion, les objets et leur protection,...
Attention fragile
L’avant, l’après, l’attente, les préparatifs, les hors champ d’un mariage
Scènes de liaisons
Proposition en réponse à un appel à candidature pour une résidence d’artiste au sein du réseau APA (Aide aux personnes âgées).
Thème imposé : Envie de vivre
http://www.reseau-apa.fr/actualites/residence-artiste/#
« Je ne demande pas le grand, le lointain, le romanesque ; ni ce qui se fait en Italie ou en Arabie ; ni ce qu’est l’art grec, ni la poésie des ménestrels provençaux ; j’embrasse le commun, j’explore le familier, le bas, et suis assis à leurs pieds. »
Ralph Waldo Emerson
« Révéler la richesse cachée sous l’apparente pauvreté du quotidien, dévoiler la profondeur sous la trivialité, atteindre l’extraordinaire de l’ordinaire »
Henri Lefebvre
« L’envie de vivre » n’est pas le désir de vivre…
La distinction entre « désir de vivre » et « envie de vivre » est difficile à faire, elle est éclairante à qui veut identifier la nature du besoin qui loge derrière.
Les envies semblent passagères, éphémères alors que les désirs seraient plus profonds. L’envie semble davantage suscitée par une tentation extérieure, « quelque chose qui me fait envie », comme une impulsion instinctive, alors que le désir est personnel, c’est une construction mentale qui m’est propre et intime.
« L’envie de vivre » n’est pas le désir de vivre…
L’envie de vivre nous est donnée par notre environnement, par-ce qui, autour de nous, nous attache, nous attire, nous donne envie…
Ce sont souvent de petites choses, un fruit frais un jour de canicule, un rayon de soleil dans la chambre, un dessert appétissant qu’un régime proscrit, une nouvelle coupe chez le coiffeur, … Autant de choses qui donnent au quotidien sa saveur particulière, celle de la vie.
Il sera question dans ce projet de porter sur le quotidien et l’ordinaire un regard dialectisé, de le mettre sur un piédestal pour le faire émerger de sa quotidienneté.
Références bibliographiques :
Michel de Certeau, L’invention du quotidien
Francis Ponge, Le parti pris des choses
Sandra Laugier, Du réel à l’ordinaire
Henri Lefebvre, La vie quotidienne dans le monde moderne
Note d'intention
Envie de vivre / Désir de vie
Des femmes nues bras en croix et jambes écartées, à la manière de l’homme de Vitruve de Leonard de Vinci.
La femme de Vitruve
Planche regroupant plusieurs photos de peau comme sur un catalogue de tapisserie.
Echantillon
Représenter les parties d'un corps humain sous la forme d'une planche d'ambiance. le nez de face et de profil, les cheveux présentés sous forme d'échantillon, idem pour la peau, des détails avec des variations de couleur, les coudes, les aisselles,...
Planche d'ambiance
Identifier et photographier les statues de la vierge situées sur les hauteurs, intituler la série " les onze mille vierges "
Suivre la ligne de faille qui va d’Inverness à Fort William, la photographier sur tout son parcours
En hommage à E. Levé : des lieux dont la toponymie est joyeuse (la gaité, le bonheur…) mais dont les photographies disent autre choses.
Des intérieurs de magasins, de restaurants hors ouverture, éclairés uniquement par les lumières extérieures qui arrivent des vitrines,
Des façades de maisons sans intérêt où habitent des inconnus présentés comme des lieux historiques, ici habitent les Dupont… Un patrimoine trivial, une histoire des gens ordinaires.
Des autoportraits devant des vitrines de galeries d'art, de musées, j'ai en main mes books, la légende dit : Jean-Philippe Astolfi à la galerie Machinchose... au musée Trucmuch ...
Utiliser les référencement pour faire circuler cette information.
Déplacement
1000km / 1m
Sur les traces de Pierre François André Méchant et Jean baptiste Joseph Delambre de Dunkerque à Barcelone pour la mesure du mètre.
S’il y a une vérité dans la photographie, ce n'est pas celle d'une supposée conformité au réel, une objectivité, ni celle d'un prétendu pouvoir du photographe, une subjectivité, mais celle de l'appareil photo, une technicité. Afficher sur l’image toutes les informations disponibles de l’appareil photo jusqu'à parasiter l'image.
Antipodes
Il existe un archipel des îles Antipodes, situé au sud de la Nouvelle-Zélande, ainsi nommées car elles se situent dans la région antipodale de Gatteville-le-phare près de Cherbourg.
En ce qui concerne la France, deux autres communes de métropole ont une terre émergée à leur antipode, deux îles proches de la Nouvelle-Zélande :
Alzon, située dans le département du Gard et la région Languedoc-Roussillon, est à l'antipode de Waitangi, le principal village de l'île Chatham au large de la Nouvelle-Zélande.
Bouillé-Ménard, commune française située dans le Haut-Anjou du département de Maine-et-Loire, est aux antipodes de l'archipel principal des îles Bounty appartenant à la Nouvelle-Zélande.
Faire un travail photo sur ces communes et leurs antipodes.
Grande spécialiste du chez soi des animaux, Vinciane Despret note que le rat « inscrit, dans son corps, le cours de sa route, sous la forme de lignes, de courbes, et de tournants, voire de rugosités, de textures, de sensations de froid ou d'humidité ». Une fois cette « carte d'un paysage latéral » établie en longeant le bas des murs, « le rapport à la trace s'inverse : il ne s'agit plus seulement de "marquer" les lieux où l'on passe, comme le font les rats et d'autres animaux, étendant leur corps aux limites de leur territoire à grands coups de substance odorifante, il s'agit aussi de se faire marquer par l'espace, lui-même organisé par le trajet, et d'en incorporer l'organisation. »
Choisir un trajet : comment le capter dans sa matérialité en utilisant un médium qui dématérialise ? Utiliser les images comme des cairns, des cailloux laissés pour retrouver son chemin.
Prise de vue dans le lieu où la photographie doit être exposée, le sujet se détache d’un fond qui n’est rien d’autre que le mur sur lequel la photographie est accrochée . L’éclairage est réalisé de manière à accentuer l’effet d’intégration du sujet dans le lieu
Une photographie de paysage dans lequel une construction est projetée, associée à un extrait de descriptif technique des travaux
L’époque est marquée pour beaucoup d’entre nous par le repli sur soi, par des identités qui se figurent, se configurent et se figent sur des territoires, des espaces ou assoir un monde à soi.
Le Brexit est de ces événements qui viennent nous rappeler que les liens qui nous unissent ne tiennent que si on les tient en vie, que si on leur donnent corps.
La Cote Opale a cette particularité géographique d’être le voisinage le plus immédiat avec les côtes de la Grande Bretagne, une proximité que je propose d’explorer et de questionner.
Le projet permettra par des prises de vue de part et d’autre de la Manche d’identifier les lieux de connexions possibles. Il se concrétisera par des photographies installées in-situ, donnant à voir, par un raccourci spatial, ce que le paysage d’en face a nous dire.
Les technologies actuelles permettent de géolocaliser avec précision cet en face qui nous regarde et de le matérialiser.
A ce stade, je ne connais pas les liens qui actuellement unissent ces deux rives, mais dans tous les cas cette proposition visera soit à les créer soit à les raffermir.
Face à face / Côte à côte
En déambulant dans les campagnes de France, on peut vite se retrouver dans un trou perdu isolé de tout. Mais, au juste, où sont ces trous perdus? Autrement dit: où sont les points les plus éloignés de tout lieu habité?
Trous perdus
Extrèmités extrèmes
Photographie des donnés EXIF de l’appareil et de la courbe avec pour nom une description de l'image« paysage de bocage où coule une rivière brodée de peupliers ».
Des photographies de paysages, de lieux de jour avec des incrustations de photographies prises du même point de vue la nuit et inversement.
Un lieu banal. Une cuisine, un garage, éclairé comme un spectacle, avec des projecteurs de couleur, fumigènes. Comme un lieu de spectacle...
Castelmoron-d’Albret est située dans l’Entre-deux-Mers, avec ses 0,04km2 c’est la plus petite commune de France, une visite s’impose pour y réaliser une série de photos…minuscules.
La commune de Rochefourchat n’a qu’un seul habitant. Réaliser un projet photographique sur la commune et en faire dont au Musée d’art contemporain fantôme fondé dans cette commune par l’artiste Laurent Mulot
Des portraits photographiques de gardiens de musée assis sur leur chaise, muets et figés. Ces portraits sont accrochés dans le lieu où ils ont été pris, sous la surveillance des gardiens qui ont servit de modéles.
En hommage à Joseph Kosuth :
Une installation comprenant une cloison avec une ouverture en forme de fenêtre qui donne sur un volume avec une table sur laquelle est disposé une nature morte constituée d'une fleur dans un vase. A coté de l'ouverture, sur la cloison une photographie de la même nature morte ains q'une vidéo de cette même nature morte.
One and Three
A l’angle coté porte de la salle d’un musée, une statue en marbre qui représente un gardien de musée assis, penché en avant il tourne la tête pour regarder les spectateurs qui entrent dans la salle.
Faire le plan du lieu, la carte du territoire représenté sur des peintures classiques.
Images dialogiques
Des arrêts sur images de films en noir et blanc sous-titré dans lequel apparait un sous-titrage en décalage avec l’image
Voyage au pays des anges
Un voyage photographique à la frontière Belge où la toponymie des villes et villages se termine par "ange.
De part et d'autre
Tout le long des Pyrénées les villages de part et d'autre.
Décomposition
Utiliser la technique du PowerPoint pour projeter des images qui se composent, décomposent, sur lesquelles s’incrustent des dessins ou disparaissent certains éléments. Utiliser cette technique pour schématiser et déconstruire ou au contraire enrichir l’image.
Abstract
Des objets pris en photographie en lumière naturelle, des objets extérieurs de préférence, les détourer, les incruster sur un fond neutre. Procéder à une dé-contextualisation.
Carte du tendre :
Faire une série de photographie sur la base des toponymies de la relation amoureuse : Amour, Cœur, tendre, patience, rose, attente, envie, désire, seul, amoureux, plaisir, souffrance, passion, caprice, bagatelle, ardeur, béguin, parfum, feu, aimé, grâce, entente, folie, mariage, éros, fièvre, hymen, cupidon, vénus, union, liaison, attache, ami, amant, galant, badinage, passade, chéri, bien aimé, aimé, soupir, douceur, tendre, tendresse, complice, respect, hommage, joie, bonheur, vertige, félicité, fidélité, corps, intimes, aimable, douceur, caresse, baiser, égards, langueur, flatterie, gentillesse, délicat, délice, courtoisie, envie, attrait, rêve, espoir, aventure, gentil.
Images d'images
C'est la joie
Anatomie de la France
Lieux du crime
Des images de lieux-dits qui s'appellent image.
En hommage à Edouard Levé, photographier des lieux-dits qui s'appellent Joie
Des photographies de lieux-dits en lien avec l'anatomie
Des lieux dont la toponymie renvoie à un crime
Un projet photographique sur les condominiums, ces lieux gérés comme des copropriétés par les états (Île aux faisans à la frontière espagnole, Schengen, Maastricht.
Condominium
Des paysages sous formes de cartes de visite avec au dos leurs localisations.
Faire un travail photo sur les plages en voies de disparition, Soulac-sur-mer.
Des photographies en studio réalisées avec un décor constitué de photographies.
Faire l'état des lieux d'un village dénommé "les lieux, en faire l’inventaire, l’invertir dans ses moindres détails.
État des lieux
Rimbaud a écrit une saison en enfer dans la ville de Roche.
Jean-Christophe Bailly y fait référence dans son livre Dépaysement. Faire un travail photo sur place, l'intituler "une saison en enfer" Lire le livre et s'en inspirer pour faire un travail photographique « Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan – Adieu Il faut être absolument moderne. - Adieu »
Une saison en enfer
Dans les replis du monde
Photographier les lieux qui se trouvent dans les replis des cartes papier, ces endroits sur une carte où bien souvent nos recherches échouent, comme si à chaque fois qu’un lieu nous intéresse il se trouve dans un pli de carte ou à la jonction entre deux cartes et nous oblige à bien des contorsions pour déchiffrer
Des photos de nus féminins sur lesquels sont dessinés, à la manière de tatouages, des traces, empreintes de pneus, de pieds, mains des grottes, brulure de fer à repasser, sillons de charrue, cordes, cœur gravé,…
Lieux d’Histoire
Le centre du monde
Certains noms de lieu sonnent à nos oreilles comme autant de fait historique qui émergent des livres d’histoire, totalement déconnecté des lieux physiques, de la géographie qui les à vus naitre et dont ils portent le nom. Verdun, Waterloo, Valmy, Arcole, Varennes, Alésia, Poitier, Marignan. Les dates auxquelles ils sont associés marquent les esprits bien plus que les lieux dont ils portent le nom. Trafalgar, Austerlitz, Sedan.
Ce travail sera présenté sous la forme de photographies de paysages avec pour seule légende une date
Les quatre saisons
Printemps, été, automne, hiver autant de toponymes qu'il est possible d'associer à un référent réel mais toujours décalé.
Une série de photos intitulée "chemin de croix". Série qui représente les croix présentes à la croisée des chemins environnants.
Des photos de châssis pour peintres dont la toile a été remplacée par un tissu vaporeux, transparent, laissant passer la lumière. Le montant du cadre est visible par transparence. Suivant l’orientation de la lumière des ombres se dessinent sous (sur) la toile.
À la fin des années 1930, l’Allemande Gusty L. Herrigel a eu l’opportunité d’être initiée à l’ikebana – l’art japonais des compositions florales – par le très vénérable maître zen Bokuyo Takeda. À travers La Voie des fleurs, elle rend compte de cette formation de plusieurs années : « Dans les arrangements de fleurs, les espaces vides laissés entre les plantes font aussi bien partie de la composition que les plantes elles-mêmes : ils représentent analogiquement l'ineffable, l'informel, le silence sans voix. » Réaliser un travail photographique sur l'entre-deux dans les natures mortes.
Jusqu’à l’Invention du GPS, tout allait bien. Nous savions que Charles-Henri de La Condamine, ayant calculé la longueur d’un axe d’un méridien, vint jusqu’à la mitad del mundo pour y déterminer avec succès l’emplacement exact de la ligne équatoriale. Le pays en tira nom et fierté. On construisit un monument pour fêter la chose, flanqué d’un parc d’attraction situé en grande banlieue de Quito. Seulement voilà, le jour où la communauté scientifique inventa le GPS, il s’avéra que de La Condamine s’était égaré de quelques secondes, les masses des montagnes faussant les mesures au fil à plomb. On chercha donc à l’aide d’un point 0.00.00. On le trouva au sommet d’une montagne appelée Catequilla, à un ou deux kilomètres de là, à vol d’oiseau. Juste au centre d’un cercle de pierres 11 précolombien, signalé par un monolithe planté là… mille ans avant l’arrivée des Espagnols !
L’idée de travailler sur ce point 0.00.00 est intéressante, autant que l’idée de travailler sur cette ville qui a perdu le statut de « centre du monde ».
Le tout est plus que la somme de ses parties
« En France, les architectes sont les hommes de la parcelle. Ils en sont prisonniers », lançait un peu amer l’iconoclaste Claude Parent. « Le paysagiste, lui, traite de l’environnement, il travaille au-delà des limites ! Le client perd son temps s’il lui dit qu’au-delà de la parcelle, ça ne le regarde pas. Je le répète toujours aux jeunes : préoccupez-vous du paysage ! Rencontrez des paysagistes. Analysez leur façon de travailler.. Les paysagistes travaillent dans la globalité. Inspirez-vous des paysagistes. Croyez en l’environ. Ne restez pas prisonniers de votre parcelle ! » Photographies de parcelles extraites du paysage environnant, des architectures rendues à leur individualité
Aux abords
Photographier les abords de sites touristiques, parkings, caisses, clôtures.
Faces cachées
Des personnes vues par dessous, en transparence sur une vitre.
Des photographies d'ouvertures, portes ou fenêtres dans lesquelles sont incrustées des photographies qui donnent l'impression qu'elles ouvrent sur d'autres locaux...
Des photographies de photographies accrochées à une cloison. Le reflet s'une fenêtre en surimpression donne l'impression que cette image est protégée par une vitre sur laquelle se reflète une fenêtre.
Des gros plans d’empreinte laissée sur la peau par le bracelet d’une montre qui enserre, d’une bague qui s’est incrustée, des ventouses qui aspirent, les marques que laissent les bretelles de soutien-gorge ou les élastiques de chaussettes et de bas. Synesthésie d’une image qui démange.
Une série de photos de modèles qui prennent la pose dans un cube en matière diffusant une lumière homogène, venant de toutes parts. Un corps sans ombre, nu, totalement nu.
Une installation, au sol d’un lieu d'exposition immense la photgraphie vue de dessus, en plan à l'échelle 1 d'un pavillon de banlieue, meublé. Les spectateur peuvent y marcher et prendre ainsi la mesure de l’espace réduit à une seule dimension.
Dans un musée une prise de vue éloignée avec des personnages isolés face à des œuvres monumentales, démesurées.
Faire un travail sur les collectionneurs, leurs collections, mettre en scène l’objet qui pour eux à le plus de valeur, celui qui est à l’origine de tout, le dernier acquis
Une série de photographies comprenant plusieurs vues sous plusieurs angle du même élément du paysage présenté sous forme de planches contacts
Explorer les possibilités liées à la réalisation de plusieurs photos du même endroit prises à des moments différents. Assembler ces images pour constituer une scène à fort contenu narratif, comme si les personnes présentes à l’image posaient.
Tracer des lignes sur l’image pour donner l’impression qu’elle est constituée d’une assemblage de plans.
Travailler sur les plis, la pliure des images pliées comme des miroirs brisés, des photos de photos pliées.
Des photographies de rue dont l’arrière-plan et légèrement désaturé pour donner l’effet d’un décor de théâtre, devant des personnages vaquent naturellement à leurs occupations.
Les magasins abandonnés de nos villages vus à travers les vitrines.
Des photos de paysages de nuit ou juste le premier plan est éclairé. Supprimer la dominante jaune pour leur rendre leurs couleurs de jour.
Note d'intention
"Influences"
Proposition en réponse à un appel à candidature pour une résidence FRUCTOSE à Dunkerque.
Pas de thème imposé
http://www.fructosefructose.fr/
L’humaine condition oscille entre le narcissisme d’un je « qui aurait charge de se poser dans son autonomie et son égoïsme logique » (1) et la fascination de l’autre par un moi « qui aurait la charge gracieuse de sortir de lui-même pour rencontrer l’autre » (2) ; la production artistique pose d’emblée l’artiste au centre de ce dilemme.
« C’est à l’étendue et au contenu des relations que l’on mesure le contenu signifiant d’une expérience. (…) L’expérience est limitée par tout ce qui entrave la perception des relations entre éprouver et agir » (3)
Difficile d’être plus concis que John Dewey sur les enjeux posés par la relation entre l’artiste et le spectateur, il y va de la nature de l’œuvre, de sa capacité à (se) transmettre, mais aussi de la place de l’artiste dans les processus cognitifs qui lui sont associés.
« Un peintre […] doit considérer un à un chaque lien entre phase d’action et phase de réception, en relation avec l’ensemble qu’il désire produire. Appréhender de telles relations, c’est exercer sa pensée et cela constitue l’un de ses modes les plus exigeants » (4)
Cette exigence d’appréhension des liens ne concerne pas seulement les relations internes à l’œuvre, celles qui l’alimentent et la structurent mais également celles qui créent la mise en relation avec le spectateur.
Les œuvres « ne sont plus simplement l’événement qui interpelle, facultativement, le sujet pour l’investir de l’extérieur – cette transcendance après tout est tellement condescendante – mais un avènement réel de la relation » (5)
Pas question d’échapper à cette mise en relation, elle est consécutive de l’acte.
« L’art est donc une manière de s’approprier la substance du gâteau rationnel, tout en jouissant du plaisir sensible de le déguster… » (6)
La question de la place de l’artiste dans les jeux de médiations fait l’objet de recherches récentes, elles sont portées par des institutions dont les services « pédagogiques » ont pris conscience des ruptures de transmission et de la place centrale que devait prendre l’artiste dans la mise œuvre des conditions appropriées à une mise en relation effective.
La question aujourd’hui n’est plus de savoir si l’artiste doit ou non s’impliquer dans la transmission des processus créatifs en jeux dans son œuvre mais quelles sont les conséquences de cette injonction à la transparence sur sa manière de faire œuvre.
Ma proposition d’intervention sera double :
- Elle sera d’abord transversale, transformant Fructose, le temps d’une résidence en champ d’expérimentation avec sollicitation des artistes présents sur le site à exprimer ce que cette relation représente pour eux, comment elle s’implémente dans leur travail et alimente leur réflexion. Cette recherche intellectuelle dont l’objet est de questionner la place de l’artiste dans les jeux de médiations qui entourent sa propre production artistique et l’effet « d’injonction paradoxale » qu’elle induit, simulera l’enquête sociologique, elle se concrétisera et sera restituée sous la forme d’une intervention publique dont le format reste à définir (invitation possible d’un intervenant extérieur, théoricien dont les recherches permettront d’alimenter la réflexion)
- Elle sera ensuite personnelle dans les implications que cette réflexion peut avoir sur ma propre pratique. A cette fin un projet « photographique » sera réalisé à partir du matériau présent in-situ (les lieux, les espaces, les artistes, les œuvres, les spectateurs, le personnel, …) Il cherchera à rendre compte de ce travail de questionnement et du potentiel réflexif induit par certaines pratiques photographiques.
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Emmanuel Kant – Anthropologie du point de vue pragmatique
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Emmanuel Levinas – Le Temps et l’Autre
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John Dewey – L’art comme expérience
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Francis Jacques - Différence et subjectivité, Anthropologie d’un point de vue relationnel
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Francis Jacques - Ibid.
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John Dewey - Ibid.
Travailler sur la vallée de la Creuse et la transformation de ses paysages en un objet patrimonial.
Paysages artialisés
L'émotion suscitée par un paysage trop vu, sans qualité particulière, un paysage rendu invisible peut être réactivée de différentes manières. La présence d'un photographe dans ces lieux suscite des interrogations voir des inquiétudes surtout quand il réalise une sorte de relevé systématique, un inventaire avant travaux. Qu'est ce que vous allez faire? sous entendu qu'est ce qui va changer dans le paysage? Les travaux envisagés même s'il sont mineurs réactivent l'intérêt et focalisent l'attention sur une configuration des lieux qui soudain prend de l'importance.
Le projet d’arasement des barrages de la Sélune, un fleuve côtier qui se jète dans la baie du Mont-Saint-Michel, a provoqué des réactions inattendues...
Lieux de vie
Quand notre lieu de vie s'appel la mort
De nombreux pèlerins vont à Saint jacques de Compostelle, empruntant à pied le chemin qui traverse la France et l’Espagne. A l’origine le retour se faisait souvent en empruntant le chemin inverse, aujourd’hui des avions charters rapatrient les marcheurs vers leurs lieux d’origine. Ce retour accéléré ne permet pas d’évacuer la charge spirituelle accumulée lors du trajet allé, il manque une dimension au voyage, celle d’un retour au profane, au réel.
Faire uniquement le parcours de retour en pratiquant une photographie de style documentaire, désaffectée au maximum pour rendre compte des paysages, de leurs immanences.
Retour vers le profane
Faire une sélection d'images sans qualité esthétique particulière. Réaliser un montage photographique pour les présenter montées dans des cadres judicieusement choisis pour en valoriser les couleurs, la composition ou le sujet. disposer l'ensemble sur un fond aux teintes et textures assorties. Questionner le décalage de sens que cette présentation induit.
« Le premier qui, en dehors de ses attractions physiques et de ses besoins matériels, sut apercevoir dans la nature un objet agréable, intéressant, singulier, magnifique ou terrible ; qui s’y attacha, s’en fit un amusement, une parure, un souvenir ; qui, communiquant à son hôte, à son frère, à sa maitresse, son admiration, leur en fit agréer l’objet comme témoignage précieux d’estime, d’amitié ou d’amour, celui-là fut le premier artiste. »
Pierre Joseph Proudhon - Du principe de l’art et de sa destination sociale.
Photographier, chemin faisant, ce que je vois et qui me touche, en faire une série et la présenter de manière élégante. Répéter cette action à plusieurs occasions, sur plusieurs jours sur le même parcours.
Travailler la forme « planche de contact » mais une planche de contact maitrisée, reconstituée à partir d'une série d'images réalisées pour l'occasion, une fausse planche de contact qui laisse croire que le hasard est à l’œuvre là où nous avons à faire à une production artistique, un geste voulu et maitrisé.
Planche contact
Inaccessible
Hommage à Eustachy Kossakowski et sa série de photographies "6 mètres avant Paris"
Décrire le trajet de Cluny Paris avec des étapes calculées sur le principe du paradoxe de Zénon.
Télécharger des photographies emblématiques de l’aire argentique, les retravailler, les traiter à ma manière, faire ressortir le potentiel inexploité, les possibilités offertes par le traitement numérique, ...
Préter à interprétation
Des objets réfléchissants éclairés de manière à ce que les reflets dessinent des formes sur les murs, encadrer les reflets avec un cadre noir non réfléchissant.
Des photographies de nus immobiles, entre chaque prise déplacer la source lumineuse pour donner à voir la variété des formes
Posté discrètement sur le parapet d’un pont avec un angle de vue plongeant sur les cabines de conduite des poids lourds. Photos volées de conducteur pris dans l’intimité de leurs lieux de Travail, lieu de vie.
La vie des cabines
Faire un travail photographique en explorant les potentialités du Kinbaku, cet art japonnais pour attacher, ficeler les corps et les objets. objets de porcelaine, pâte à modeler, ballon de beaudruche...
Un exposition de photographies emballées dans du papier à bulles, les images sont partiellement visibles.
Projeter un portrait féminin sur un mur, dessiner les contours de l’image, c’est à dire les limites du cadre.
Donner comme titre à ce tracé : Portrait de la fille de Butades.
Réaliser des photographies avec, comme fond, un écran rétroéclairé, la lumière vient de l’image.
Des photos de tableaux ou de photos, sous verre,
la lumière réfléchie par le verre de protection occulte une bonne partie de l'image.
Un travail photo sur les greniers, lumière minimum, le passé accumulé,
les toiles d’araignées, le dépôts de poussières,…
Des photographies de photographies sous verre dont le verre est passé au blanc de Meudon.
Proposition en réponse à un appel à candidature lancé par Le Centre d’Art Contemporain LES CAPUCINS à Embrun.
Pas de thème imposé
Intra-muros : Tout est là, contenu dans ce mot, ce qui se fait, se produit et se gère de l’intérieur.
L’architecture des lieux dédiés à l’art, que ce soit en termes de production ou de monstration constitue le moule dans lequel l’art prend forme. La définition d’une production artistique sa catégorisation dans les différents registres du monde de l’art est intimement liée à la nature des lieux qui lui sont associés.
S’opère là, dans ses murs, une forme de production de la valeur, une patrimonialisation qui selon le sociologue Luc Boltanski fonctionne comme un « enrichissement », une économie qui repose moins sur la production de choses nouvelles qu'elle n'entreprend d'enrichir des choses déjà là ou qui, par une mise en récit de ses conditions d’apparition donne une valeur à de nouvelles créations. (1)
De nombreux artistes, de Duchamp à Warhol et bien d’autres encore ont su questionner la nature de la métamorphose, de la consécration qui nous fait passer du trivial de l’objet au sublime de l’œuvre d’art. Rien de nouveau donc depuis Pierre Joseph Proudhon qui pense l’art comme une mise en relation, la transmission d’un témoignage d’estime (2) à Gilles Deleuze qui voit dans la déterritorialisation un devenir-expressif (3), la production d’œuvres d’art reste une affaire de contexte.
Le Centre d’Art Contemporain LES CAPUCINS se positionne « non pas comme un simple relai de ce qui a déjà été exposé, mais au début de la chaîne de diffusion » …, « Les artistes sont invités le plus souvent à réaliser des pièces inédites en considérant le contexte spécifique des Capucins ». L’espace d’exposition qui constitue le cœur du dispositif mis à disposition des artistes en résidence doit donc être vu comme la matrice d’où sortira l’œuvre, il n’est pas seulement l’abri où l’œuvre trouve protection, ni la cimaise qui sert de support à sa monstration mais « le contexte », l’espace qui lui donnera forme et force.
« Et pourtant : qu’est l’espace ? Que signifie la confrontation de l’artiste avec l’espace ? Qui doit nous donner réponse à ces questions ? On fera valoir qu’à ce sujet l’artiste lui-même est le plus averti. Il accomplit une confrontation avec l’espace. Certes, mais peut-il, dans cet accomplissement et à travers lui, déjà savoir ce qui advient en une telle confrontation ? »(4)
C’est cette « confrontation » que je propose de mettre au centre de ce travail, il sera question d’utiliser l’immanence propre au médium photographique et son fort pouvoir dialectique pour questionner et ouvrir le débat sur la nature du processus qui s’opère dans ces lieux.
A cette fin, la restitution prendra la forme d’une installation dans laquelle la photographie sera utilisée comme révélateur du lieu, elle en donnera une lecture introspective.
1 Luc Boltanski, Enrichissement
2 Pierre Joseph Proudhon, Du principe de l’art et de sa destination sociale
3 Gilles Deleuze et Felix Guattari, Capitalisme et schizophrénie 2 : Mille plateaux
4 Martin Heidegger, Remarques sur art — sculpture — espace
Note d'intention
"Intramuros"
Une reconduction inversée, à partir de « remonter le temps du site Géoportail, des vues de village d’avant toutes construction pavillonnaire.
Traiter les images de manière à leur donner la même apparence, la même temporalité.
Utiliser des mannequins de vitrine, les plus réalistes possibles, pour des scènes d vie en extérieur les plus plausibles
Saint Loup de Varennes, ville natale de Niepce, un projet « Point de vue sur Saint Loup de Varennes » avec des photos prises des fenêtres des habitants.
Des photographies d’images projetées sur les plis d’un rideau blanc, des gros plans à l’endroit des pliures. Rédiger un texte de présentation en référence à Deleuze et à son texte sur le pli.
3 cadres format photos, au centre une photographie encadrée de part et d’autre par des cadres contenant trois points de suspension.
3 cadres format photos, au centre la même photographie encadrée de part et d’autre par des cadres contenant des guillemets.
Identifier et photographier les statues de la vierge situées sur les hauteurs, intituler la série « les onze mille vierges »
Dans la seconde partie de la Recherche c'est à dire A l'ombre des jeunes filles en fleurs, le narrateur Proustien discute avec Bergotte sur l'art de la tragedienne Berma dans Phèdre. Selon Bergotte, "dans la scène où elle reste le bras levé à hauteur de l'épaule, elle avait su évoquer avec un art très noble des chefs-d'œuvre qu'elle n'avait peut-être d'ailleurs jamais vus." [...] c'est un art bien plus ancien qu'elle ranime [...] Il y a là bien plus d'antiquité que dans bien des livres".
Réaliser une série d'images intitulée "Réminiscences" en mettant en scène des modèles d'aujourd'hui dans des poses représentées sur les poteries anciennes.
Réaliser un travail photographique en studio en utilisant différentes sources lumineuses. L'intituler "retour aux sources" en référence à mon travail professionnel comme conseil en éclairage.
Une immense bouteille en plastique transparent en partie couchée et enterrée sur une plage de sable fin.
Inviter les estivants à venir y jeter leurs bouteilles en plastique vides.
Photographier cette installation avec en arrière plan un magnifique couché de soleil.
Un travail sur la ligne de démarcation en France. cette délimitation de la zone occupée était établie en fonction de raisons industrielles et économiques.
Que reste-t-il de ce qui prévalait à ce choix à l'époque. Tracer une nouvelle ligne en tenant compte des conditions actuelles
Réaliser un travail photographique sur les stations de ski abandonnées
Des photographies de photographies sur lesquelles sont posés des objets en relation avec l'image
Une série de photos intitulées « no-photo » des portraits de personnes dans la rue qui cachent leur visage pour ne pas être photographié.
Réaliser un travail photographique sur les petits musée privés de provinces
Des objets gonflables dans le paysage, une exposition, au mur les photographies de ces paysages, au centre les objets gonflés
Une photographie de paysage grand format sur laquelle une partie est encadrée d'un coup de blanc, à la manière des zones de recadrage représentées sur les planches contacts.
Une grosse croix blanche la barre pour signaler qu'elle est sélectionnée.
Le spectateur ne peut qu'imaginer ce que cette sélection cache
Photographies de nuit dans un village, la place du marché, l'église, ... tout les lieux éclairés par des lampadaires. Traiter ces images en remplaçant les nuances de jaune par du bleu, métalliques, donner une ambiance de film de sciences fiction, futuriste
Fusionner photographies de paysages et cartes du lieu de telle manière que le tracé des routes et des dénivelés devienne ligne de fuite et continuité graphiques.
Collecter les éléments d’un lieu à la manière d’un entomologiste, objet, paysages, portraits, les imprimer en petits formats, les classer et les épingler dans des boites en bois, des boites d’entomologies.
Terminus : Un travail photographique sur les lieux situés au terminus de lignes de bus, de train. habiter au terminus, qu'est ce que ça veut dire?
Un lac, calme et plat comme... un lac, pas trop grand, pour qu'il reste lac... plus grand qu'un étang mais... pas trop. En son centre plusieurs canons à eau, de ceux qu'on utilise dans les grandes plaines pour arroser les champs de maïs. Posés sur des barques de bois amarrées tant bien que mal au fond vaseux. Ils sont disposés de manière aléatoire, mais suffisamment proches pour que leur jets se croisent, s'entrechoques et s'éloignent. De tailles différentes ils dérivent autour de leurs amarres créant ici un arc en ciel, là une brume, ailleurs un éclaboussement. Utiliser la photographie pour figer ces moments magiques, cet "instant décisif" ou les formes s'organisent harmonieusement.
Une exposition / installation dans laquelle des photographies sont accrochées au mur de manière traditionnelle, elles représentent des paysages encadrés. D’autres photographies de paysages, à même le sol, constituent un « parterre » qui nous isole des photographies au mur, elles ne sont pas encadrées. Peut-on marcher dessus pour accéder aux photographies encadrées ?
Projet fruits et légumes : des fruits et légumes dans leurs emballages plastiques traités à la manière des natures mortes
Vous êtes ici : Des photographies de personnes, de dos, qui sont devant un plan de ville. Grande solitude…
Une planche contact de paysage associée à la photo choisie parmi ces paysages. Il se passe quelque chose comme un condensé de la démarche de l’auteur
Des photographies dont le hors-cadre est dessiné, vision élargie de l'image, manière de signifier le lien qui unit photographie et dessin.
Une exposition constituée exclusivement de graphes de données mises en forme concernant un individu, ses habitudes, ses besoins... Une manière panoptique de rendre visible l’humain.
Questionner un passant, dans la rue : « Connaissez-vous Louis Aragon ? » « Oui c’est le Collège, pour y aller il faut prendre… » . Y aller et photographier Louis Aragon
Jean-Christophe Bailly a consacré de très belles lignes à la passe qui a été aménagée dans le barrage du Bazacle, à Toulouse, afin de permettre aux saumons de circuler librement sur la Garonne. On y a installé « un épais hublot pour voir ce qui se passe, ou ce qui passe : rien, la plupart du temps, rien que l’action, directe et palpable, des forces mouvantes, c’est-à-dire une projection ou un tournoiement incessant de bulles, mais suspendus à l’idée qu’il pourrait bien y avoir là, quelque jour, un passage. » Dans ce poste de guet situé en pleine ville, « on s’attend à voir passer, et seulement passer, du vif-argent, des sujets réels, mais […] on est d’abord assis devant des idées, dans le plan d’immanence d’une venue qui s’étoile en nuages de bulles.
Réaliser une série de photographie le long du trajet de remonté des saumons, se poster à des endroits stratégiques d’où il est possible de les voir remonter le Fleuve. Mais il n’y a rien d’autre à voir que le bouillonnement de l’eau.
Un projet photo intitulé « Vernissage », des photos du buffet prévu pour le vernissage.
Découper l’espace du studio à l’aide d’une corde tendue, jouer avec les espaces crées en les individualisant.
Des photos d'objets en verre, posés sur une plaque en verre photographiés du dessous.
Travailler à partir des banques d’images, les travailler pour les transformer en « Photographies d’auteurs ».
Saintes-Maries-de-la-Mer, un lieu touristique abandonné le temps d’une saison, un décor de théâtre balayé par le vent.
Deux photographies d’une même action prises à des distances différentes dont une en gros plan , l'autre trés éloignée. Sur les photographies prises à distance le photographe n’est visible.
Jouer de la décomposition / recomposition du paysage par un jeu de paravent suspendus, mobiles à la manière des présentoirs de tapis.
Des paysages sous forme de cartes de visite, au dos leurs coordonnées gps.
De la photographie de rue, dans lesquelles les passants sont « grisés », des ombres…
En studio des personnages derrière un vitre enduite de blanc à la manière des vitrines de magasin en cours de réinstallation.
Des sculptures de personnages réalisées en fil de fer barbelés.
Des propriétés privées photographiées avec en premier plan les barreaux des portails…des prisons
Traiter certaines parties de l'image en noir et blanc, laisser le reste en couleur.
C’est la débâcle, la neige fond découvrant ce qui se cachait sous ce manteau blanc. La station de ski, un temps, enjolivée par la neige découvre peu à peu une réalité faite de tas de gravats, de déchets abandonnés par les touristes. La terre est chargée d’eau, de maigres touffes d’herbes, hirsutes, ont résisté au froid. Bientôt le printemps arrivera avec ces couleurs acidulées et ses duvets odorants, en attendant, la neige fond lentement, la débâcle est là
Faire un travail photographique sur un lieu. Y réaliser plusieurs campagnes de prise de vue Toujours avec le même parcours. Manière de faire voir qu'un même lieu, un même photographe peuvent conduire à des variations.
Des fils de fer barbelés entremêlés de couleurs différentes, des roses, des noirs,...
Des objets recouverts de talque sur un fond blanc, les couleurs non recouvertes subsistent ...
Un village (au hasard ? ou avec un nom prédestiné ?) en faire l’inventaire, l’investir dans ses moindres détails.
Des paysages aux noms évocateurs (champ de bataille, chansons, textes littéraires°
Des natures mortes constituées des restes, des vestiges d’un repas
Jouer des contrastes et des saturations pour ne mettre en évidence que ce qui est essentiel.
Photographie de pieds de vigne traités comme des peintures classique, un pied de vigne par image, en titre le nom de domaine...
Des objets du quotidien sortis de leur contexte sur fond noir
« L'herbe n'existe qu'entre les grands espaces cultivés, elle comble les vides. Elle pousse entre les autres choses. La fleur est belle, le chou est utile, le pavot rend fou. Mais l'herbe est débordement, c'est une leçon de morale. »
Henry Miller, Hamlet
Herbes : Ingérables et sans charmes, absentes des herbiers, tout ce qui n’appartient pas aux plantes potagères, gérées et ingérées, aux fleurs, forcément uniques et belles.